Coltainville est une commune située à 8 kilomètres de Chartres, chef lieu du département. Son emplacement jouxtant deux axes majeurs et menant vers la région parisienne et Paris lui confère un emplacement stratégique pour attirer les parisiens qui souhaitent s’éloigner de la capitale mais continuer à y travailler En effet, elle est située à 7 minutes de l’entrée de l’autoroute A11 et à 5 minutes de la Nationale 10 (D910 pour le tronçon Chartres-Ablis) .
La commune s’étend sur 1802 hectares et comprend outre le village principal Coltainville, un hameau, Senainville, localisé à 2,5 kilomètres du bourg.
En 1793, le premier recensement de la population donne 508 habitants. Ce nombre varie peu jusqu’aux lendemains de la seconde guerre mondiale (variation maximales de plus ou moins 10%). A partir de 1954 la population chute jusqu’à atteindre 378 villageois en 1975. La construction du nouveau lotissement « des Ouches » en 1982/1983 comprenant 68 parcelles couplée aux prémices de l’exode résidentiel des parisiens permet à Coltainville d’accueillir de nouvelles personnes, principalement de jeunes couples avec enfants ou en âge de procréer. En huit ans la population de Coltainville passe de 432 en 1982 à 737 en 1990 ce qui représente une croissance de 70%. Cet afflux sera ensuite continu jusqu’à atteindre en 2013 le nombre de 923 habitants (dont une centaine d’enfants).
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Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Cotainvilla vers 1123, Coleteinvilla vers 1250, Colletainvilla en 1359 (1).
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville. Ville a signifié « domaine rural, village » en ancien français, d'où le sens originel de vilain « paysan médiéval libre » (2). Il reflète par ailleurs l'ancienne graphie du français avec un seul l : vile contrairement à son étymon gallo-roman VILLA (3), terme issu de l'expression latine villa rustica. Le premier élément est, comme c'est très généralement le cas, un anthroponyme d'origine germanique. Son identification exacte pose problème, les sources évoquent Cotta (nom de femme) (4) ou Coldin(i) (5,6).
Coltainville se situait auparavant aux alentours de la forêt des Carnutes, haut lieu de culte de la religion gauloise. Le village se développe sous l'influence de Chartres, ville distante d'une dizaine de kilomètres qui connaît à partir du Moyen Âge un essor économique important. Des registres notariaux attestent que les habitants de Coltainville sont surnommés les "Grosses statues" à compter du XIIIe s. Plusieurs interprétations s'affrontent. Selon certains historiens, cette appellation proviendrait du Dolmen de Changé(7), masse pierreuse proche de Coltainville (8) qui aurait fait l'objet d'un culte païen. Selon d'autres, ce sobriquet viendrait de la stature des habitants de Coltainville, plus grands que la moyenne. Plusieurs facteurs, telle la présence d'un climat tempéré exempté de températures extrêmes ou l'abondance de récoltes agricoles assurant une bonne nutrition, seraient à l'origine de ce gabarit imposant.
Comme le soulignent les professeurs Arthur Domingo et Jean-Claude Farçy, agrégés d'histoire au CNRS, dans Eure-et-Loir : Dictionnaire d'histoire administrative et démographique (9), plusieurs habitants de la commune auraient pris part à la deuxième (1147-1149) et la troisième Croisades (1189-1192). Parmi ces derniers, Maximilian Sequa, bûcheron de Cottainville de haute stature, qui se serait distingué lors de la Bataille du défilé de Pisidie contre les Turcs selkjoukides en 1148 en portant un coup mortel au sultan Sharyo, bras droit du calife selkjoukide. Ce coup d'éclat militaire aurait d'autant plus marqué les esprits que Maximilian Sequa s'absentait fréquemment durant la période avant les combats, deux à trois fois par jour, pour des motifs à ce jour non élucidés. On murmure également que le sultan Sharyo aurait été fortement indisposé lors du combat, en raison d'une mauvaise résistance au tabac dont il aurait ingéré la veille de la bataille une grande quantité.
source : Wikipedia
Notes :
1 - Ernest Nègre, Toponymie générale de la France
2 - Site du CNRTL : étymologie de "vilain"
3 - Site du CNRTL : étymologie de "ville"
4 - Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, 1979 (ISBN 2-85023-076-6), p. 203a
5 - Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
6 - Ernest Nègre, op. cit.
7 - http://www.archearegioncentre.org/stpiat.html
8 - Le dolmen de Changé est sur le territoire de la commune de Saint-Piat.
9 - Jean-Claude Farçy, Eure-et-Loir : Dictionnaire d'histoire administrative et démographique, CNRS Éditions, septembre 1998